22h30, la douleur empirait, les contractions se faisaient de plus en plus fortes et rapides.
22h45, sous les couleurs des lumières de la ville, une peugeot noire fonçait à toute allure.
23h, des cris tuaient le silence de la nuit, les portes de l’hôpital s'ouvraient sur le passage des deux futurs parents.
23h30, elle hurlait, déchirant les oreilles des médecins présents dans la salle. Son mari tenait fermement sa main, les yeux remplis de larme de la voir souffrir ainsi.
00h00, des pleurs se firent entendre, des pleurs d'un nouveau né.
Il est né a minuit pile, oui. Était-ce un hasard ? Non, je ne crois pas. Peut être était-ce signe que la chance serait présente dans sa vie ? C'était ce que pensaient ses parents, avant.
Avant tout ça.
Avant qu'il ne grandisse.
C'était plus une malédiction. Il ne pouvait pas être heureux, il ne pouvait pas partir en paix. C'était comme s'il était enfermé dans la malchance, sans aucune possibilité de s'échapper. Comment faire ? S'enfermer chez soit, sur un ordinateur, avec des gens qu'on ne connaît même pas, pour pouvoir oublier les malheurs qui arrivent ?
Mais lorsque que la malchance nous suit, même sur le virtuel, comment s'en débattre ? En se faisant du mal à soi même ?
Remariage, enfance.
Ma famille, les Timberlake et Randall est une famille reconstituée très compliquée. Tout d'abord, mes parents sortaient tout deux d'un divorce lorsqu'ils se sont rencontrés. Ma mère, Mme Randall avait déjà une fille, Laurie, qui souffrait de traumatismes dans sa tête. Son père, ex de ma mère donc, la battait. C'est pourquoi ma demi-sœur était une fille perturbée, instable. Elle ne s'entendait pas du tout avec mon père, Mr Timberlake, n'étant pas d'accord avec ce remariage. Du coup, mon père se défendait, mais des disputes éclataient. Ma mère protégeait par instinct sa fille, bien entendu...
Attends, ton père battait ta sœur ?
Non ! Mais ils s'insultaient, quoi. Et c'est pourquoi très souvent, ma mère nous prenait dans sa voiture en pleine nuit, et nous partions en train pour remonter dans ma région de naissance, là ou vivait toute notre famille. Car, mon père étant militaire, il avait été muté dans le Sud. On fit pas mal d'allers retours, restant parfois 1 ans, 6 mois dans le nord. C'est pourquoi de la Maternelle au CP, je ne fis que changer de classe. Ça me perturbait énormément, mais je m'y étais habitué. Au bout d'un moment, les engueulades se stagnèrent, et pour la première fois je pus faire 2 ans : le Ce1 et le Ce2, dans la même école primaire, dans le Sud. Je m'étais d'ailleurs fait un meilleur ami. Éric. Il était vraiment gentil, même si on se chamaillait souvent pour rien. Je l'aimais comme un frère. J'étais heureux avec lui, nous partagions les mêmes délires. En plus, mes parents s'entendaient mieux, même si voir Laurie rester enfermée dans sa chambre me faisait mal. Je ne savais pas pourquoi, mais elle me détestait. Ma foi, les grandes personnes sont parfois bizarres ! Elle, elle était au collège il me semble. Je ne savais pas à quoi ça ressemblait le collège, mais moi ça me faisait peur d'appeler ma maîtresse « professeur » et de changer de classe à chaque heure ! Ça me fichait la trouille.
C'est normal, comme tous les gamins lorsqu'ils avaient cet âge.
Si près de la mort.
En Septembre, je jouais comme je l'avais toujours fait en bas de chez moi avec Éric. Notre ville était si tranquille, alors on avait rien à craindre. À coté, il y avait les bois.
Vous habitiez à la compagne ?
Oui. Dans une toute petite ville paumée en fait. Enfin bref, nous n'étions jamais allés dans les bois avec Éric, mais on en mourrait d'envie ! Mais bon, nos parents nous avaient formellement interdit d'y aller. Pourtant, il fallait que je vois ce qu'il y avait. Et mon ami partageait la même pensée. Alors nous y sommes aller. On a marcher, couru, bondi dans les herbes, sans savoir ce qui nous entendait.
La mort nous y attendait, et ce fut Éric qui fut frappé. J'étais juste à coté de lui.
Pourquoi ? Que s'est-il passé ?
Je n'ai pas envie de parler de ça maintenant, si ça ne vous dérange pas. Mais bon, alors, je n'ai pu que hurler, courir jusqu'à chez moi à travers les arbres, entrer dans ma maison et faire un câlin à ma mère. Je ne comprenais pas ce qui s'était passée, moi je pensais qu'il reviendrait ! Mais il n'est jamais revenu... Sa famille, que j'adorais, je la prenais pour ma seconde famille, a ensuite déménagé du jour au lendemain, voulant surement passer à autre chose.
Elle ne voulait plus avoir à faire avec la ville où était mort son fils...
C'est ça. Mais du coup, je me retrouvais sans ami, parce que moi je n'avais qu’Éric à ce moment là ! Les autres, ils n'étaient pas sympa avec moi. Ils disaient que j'étais une grande asperge et rigolaient de moi... Donc forcément, j'ai vécu ma fin de Ce2 tout seul, avec mes figurines. Je m'installais dans la cour et jouait, seul. Je n'avais pas saisi que ce n'était que le commencement, que j'avais côtoyé la mort sans même comprendre...
Divorce.
Puis les engueulades dans ma famille ont repris, et cette fois s'en était trop. Ma mère nous a prit, mais cette fois elle n'avait plus un sous, étant au chômage. Du coup les trains bah, c'était trop cher. Donc on est allé dans une autre ville, au bord de la mer, chez des amis qui nous ont logés quelques jours.
Une ville loin de celle de ton père ?
Non, à seulement une petite heure en voiture. Mais bon, on a ensuite trouvé un vieil appartement minable en centre ville... Je m'en rappelle, il y avait des cafards, je n'avais pas ma chambre à moi, on dormait tous les trois dans le salon et dans la rue où nous étions il y avait des trafiques de drogues.
Tu en as déjà vu ?
Oui, parfois très tard, quand je me me penchais à la fenêtre, je pouvais voir des jeunes avec une casquette, qui s'échangeait des choses. Quand j'ai demandé à ma mère ce que c'était, elle m'a tout de suite dit « Rentre tout de suite ». On racontait même que certains jeunes s'étaient fais tués ici... Mais bon. J'ai finalement vécu mon Cm1 et Cm2 dans une autre école primaire, pas très loin. J'avais un peu oublié Éric, même s'il me manquait toujours autant. Je m'étais fait un autre ami super gentil, Charlie. On restait toujours ensemble aux récrés et en classe. Mais bon, il était un peu bizarre et chiant. Mais ça ne changeait rien que je l'adorais !
Enfin, jusqu'au jour où on s'est engueulé pour rien. Je ne sais même plus pourquoi... Mais nos mères sont intervenus, et se sont donc crêper le chignon. Ensuite ils nous ont interdit de nous reparler. Du coup j'ai vécu le reste de mon Cm2 encore tout seul avec mes figurines. Je préférais être seul que mal accompagné, mais quand même je ressentais un manque, le manque d'une présence, de quelqu'un à qui je pouvais parler...
C'est normal, tout être doit absolument avoir quelqu'un avec qui il peut parler.
Ce n'était que le début, en fait. Ma mère divorça enfin de mon père. Laurie elle, elle détestait les cours, du coup elle ne fichait rien et un jour elle arrêta le lycée, totalement, et entassa les petits copains.
Collège, entrée dans la vie d'adolescent.
Le collège, les pires années de ma vie. Jamais ça ne me quittera. D'abord, tout ceux de primaire sont allés dans le collège le plus proche du centre ville, mais moi je voulais faire une autre option, du coup j'ai été dans le collège, en banlieue. Je me suis donc retrouvé tout seul dans une classe avec des gens qui se connaissaient déjà tous, sauf un. Lui, il venait de je ne sais où, du coup il avait un accent bizarre et les gens se foutait de lui. Moi je le trouvais très gentil, il est très vite devenu mon meilleur ami. On restait toujours ensemble. Les gens de ma classe, ils étaient bizarres avec moi. Ils rigolaient quand je passais, et beaucoup de filles me disaient « tu veux sortir avec moi ? », j'étais tellement con que je répondais oui, puis elles pouffaient en s'en allant. Je ne comprenais pas que moi, je n'étais pas habillé à la mode, donc les gens ne m'aimaient pas pour ça.
La mentalité du collège... Beaucoup sont passés par là.
Oui. Vers Novembre, j'ai rencontré un garçon de 5ième. Il restait avec moi, parce que vu que mon ami, Enzo, ne mangeait pas à la cantine et moi si, je me retrouvais seul le midi. Le garçon plus âgé, Mathieu, je le pensais gentil, mais je me suis bien trompé ! Il m'a présenté à sa bande, Martin, Léo et Aymeric, mais c'était juste pour me foutre de leur gueule. Mais Aymeric lui, il était gentil et sincère, il faisait rien, et n'était pas d'accord avec leurs plans. Du coup, il s'est retourné contre eux, et il restait avec moi. Martin, qui considérait Aymeric comme son meilleur ami au par-avant m'a ensuite totalement détesté.
Il te détestait parce son ami te préférait ?
C'est ça. Puis je me suis engueulé avec Enzo, alors on se faisait la tronche. En classe, je restais toujours avec Joan, le seul camarade qui m'appréciait. Les autres continuaient de rire de moi, je ne comprenais pas.
Puis j’entrai en 5ième, et là tout changea. Enzo était parti dans une autre ville, un autre collège, si bien que je ne pouvais plus le revoir ni même m'excuser auprès de lui. On s'était dit adieu avec des insultes. Puis, un nouveau garçon entra dans mon amitié entre Joan et moi. C'était son ami d'enfance, il était dans notre classe, et comme il ne m'aimait pas, il emportait toujours mon seul ami dans la classe avec lui.
Emportait ? Comment ça ?
Ben, en faite, ils se connaissent depuis très longtemps et d'après ce que j'ai entendu, Joan devait un énorme service à Florian. Du coup, il se faisait manipulé. Puis aux récrés, les embrouilles continuaient entre Aymeric, Mathieu, Martin et Léo. Alors Aymeric était toujours mal, car je savais qu'il avait perdu ses amis par ma faute, par le fait que je sois venu dans le groupe. La 5ième, je l'ai beaucoup passée seul aux tables, seul à la récré. Je me souviens, je m'asseyais sur un banc, et attendait que le temps passe. On me traitait de payot, de sans ami, et je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi personne ne venait me voir ? Qu'avais-je de différent ?
Tu ne pensais pas comme eux.
Finalement, plongé dans ma solitude, je connus une série de livre merveilleux que j'adorais. En plus, je déménagea plus près du collège. On passa de notre appartement en centre ville dégueulasse à un HLM tranquille en banlieue. Je pouvais aller à pied au collège et n'était plus obligé d'y manger le midi. Et encore mieux, je tombai sur un membre de famille, qui habitait deux étages au dessus de moi. C'était le fils du frère de mon père, par conséquent mon cousin. J'avais déjà entendu parlé de lui, mais c'était un hasard qu'on se voit, car mon père avait perdu tout contact avec cette famille. En fait, en arrivant, j'avais vu sur une boite aux lettres « Timberlake » puis j'avais pris mon courage a deux mains et était allé leur parlé. On ne savait jamais... Résultat, ils m'ont appris qu'ils connaissait très bien mon père, qu'ils étaient de la même famille que moi. Du coup, mon cousin, Keylian, et moi, sommes devenus énormément proches. Et il se trouve qu'il était fan de la même série que moi. Mais en plus, il se trouvait sur des sites, des forums, en rapport avec ça. Il n'y allait pas beaucoup, mais voulait que j'essaie. Alors j'ai commandé un ordinateur pour noël, ait appris à m'en servir, puis ait naviguer sur toutes sortes de sites. Mais celui de Keylian ne m'inspirait pas, j'avais une intuition. Donc j'en ai cherché d'autres, et suis tombé sur un site. Je m'y suis inscrit, et mon cousin m'a finalement rejoins. C'était super de faire des histoires à plusieurs, de rencontrer des gens nouveaux. Je me suis d'ailleurs très attaché à deux personnes. Ils ne me jugeait pas au physique, ils m'aimaient comme j'étais.
Tu savais à quoi il ressemblait ? Et eux ?
Non, personne ne savait à quoi ressembler qui que ce soit.
Je m'en fichais de la classe, du collège. Je continuais d'y aller, mais ne faisait plus attention à ces enfoirés qui se fichait de moi. Je m'étais fait des amis, certes sur Internet, et je reprenais confiance en moi. La fin de l'année se déroula normalement, puis les grandes vacances. J'allais mieux, auprès de mes amis sur Internet. J'étais parvenu à oublier un peu Eric, Joan, Enzo...
Puis je suis entré en 4ième. C'est surement la pire année que j'ai vécu.
La pire année ? Veux-tu en parler ?
Je ne sais pas... Oui, je veux en parler, j'ai besoin qu'on m'écoute.
Racontes moi.
Notre classe veut divisée en deux, la moitié partit dans une autre. Alors il eut beaucoup de nouveaux. Joan était toujours dans ma classe, mais Florian était parti. Je me souviens que Joan avait réalisé qu'il se faisait manipulé, après s'être battu avec Florian pendant une recré. Alors il était venu s'excuser, et on redevenu finalement très proches. En ce qui concerne Martin, Léo et Mathieu – vous savez la bande qui se fichait de moi -, tout avait changé. Léo avait lui aussi réalisé que ce que faisait les deux autres était mal, et s'était rangé du côté d'Aymeric. Et comme ils se retrouvaient tous deux dans la même classe, ils étaient devenus très amis. Pareil pour Mathieu et Martin. Finalement, on s'ignorait, et je pouvais à nouveau rester avec Aymeric et Léo.
Mais dans ma classe, il y avait un nouveau. Un nouveau qui à tout gâché. Il était super gentil, super drôle, super intentionné...
Alors qu'est-ce qu'il n'allait pas ?
Je croyais que c'était mon ami.
Ça ne l'était pas ?
Non, pas du tout... En faite, il me manipulait depuis le début. Jusqu'en Novembre, on était de très bons amis. Il restait avec Joan, Aymeric, Léo et moi. On formait une bonne bande, c'était cool. Mais vers Janvier, Marc, c'est son nom, a commencé a me retourner vers Joan. Et moi, comme un idiot, car j'étais encore gamin, je l'ai écouté, et j'ai commencé a laisser tomber Joan ainsi qu'Aymeric et Léo, tout ça pour rester avec Marc. Puis un jour, il m'a laissé tombé, et s'est foutu de moi avec tous ses amis. Je me rappelle, j'étais totalement brisé, j'ai été m’enfermai dans les toilettes et me suit mis à... pleurer toute la récré.
Ce n'est pas une honte de pleurer.
Je sais... Mais... c'était la première fois que je pleurais comme ça. Je...
Tiens Tobias, prend un mouchoir.
Merci... Ce n'est pas dans mes habitudes de verser des larmes, mais là... Enfin bref. Ensuite, la moitié de la classe est partie en voyage scolaire en Allemagne. Du coup, on ne devait être que 15 dans la classe. Joan était partie, et du coup je restai seul. Une journée, en Maths, je me souviens que Mathias et Tom, deux garçons racailles de ma classe, m'ont insulté et dit que j'étais moche, que je puais, etc. Pour la première fois, je me suis révolté. Et toute la classe, y compris Marc, m'ont dit « ta gueule », « t'es con », enfin des trucs comme ça. La prof n'a absolument rien fait, j'ai cru que j'allais pleurer en classe, alors je me suis levé et suis sortit en claquant la porte. Je me suis rendu chez la psychologue du collège. Ils ont convoqué Mathias et Tom, qui m'ont ensuite menacé de me buter. J'ai vécu de longues journées dans la peur, avant que Mathias ne se fasse renvoyer pour d'autres choses qu'il avait faites, et par conséquent Tom me laissait tranquille.
Il n'avait plus personne qui acceptait de se foutre de toi face à face.
C'est ça. Tous se fichait de moi dans mon dos, n'osant jamais me le dire en face.
Puis vers Avril, mon cousin est mort à son tour.
Keylian ? Que s'est-il passé ?!
Il... accident de voiture avec ses parents. C'était la seule famille qui me restait à qui je pouvais parler.
Et ta demi-sœur, Laurie ?
Ben, elle m'a toujours détesté car moi j'avais un père, elle, son père l'avait battu et laisser tomber. Du coup elle me haïssait.
Et les forums sur lesquelles tu étais ?
J'y étais toujours, toujours ami avec les deux garçons dont j'ai parlé. Ils étaient toujours là pour moi, mais il manquait quand même une personne dans ma vraie vie, sur qui je pouvais compter.
Je me rappelle, en cours, je m'étais taillé une veine. Téa, une fille qui se trouvait à coté de moi, l'a vue et m'a demandé si j'étais fou. J'ai répondu que c'était la première fois. En faite, ça faisait du bien, ça me permettait de me défouler sur moi même, sans faire du mal à personne. Mais c'est vrai que ça faisait mal, et je saignais. Téa m'a passé un mouchoir, et j'en ai parler à personne. J'avais la cicatrice, alors je gardais toujours une veste sur moi. J'ai fais ce genre de choses de nombreuses fois, rongé par la solitude. Comme vous pouvez le voir, j'ai des cicatrices sur les bras.
Oui, je les vois. Mon dieu... Tu n'aurais jamais du faire ça.
C'était plus fort que moi.
Je faisais du Handball depuis Septembre. Mais c'est pareil, je ne sais pas ce que j'avais, peut être étais-je trop renfermé, mais on se moquait de moi là-bas aussi. Pour vous l'avoué, j'avais peur du ballon. Mais j'adorais le Handball, je sais c'est bizarre, mais bon. Alors depuis le début de l’année je subissais la solitude et les moqueries. Puis un jour, j'en ai eu marre. La mort de mon cousin, les enguelades avec Joan, Marc et les autres... Je me suis énervé contre eux et les ai insulté. Je suis sortie du gymnase en courant, les larmes aux yeux et suis partie. Le gymnase était assez loin de chez moi, ma mère m'y emmenait en voiture, du coup j'ai marché de longues minutes. J'avançais près des voitures, je sentais qu'il n'y avait plus rien auquel je devais me rattaché. Mon amitié avec ces gens virtuels, elle ne pouvait pas durer, ils habitaient bien trop loin. Alors j'ai regardé la route, j'ai posé un pied dessus, puis l'autre. Les voitures me frôlait, je n'avais qu'à me jeter dessus. Je... je voulais le faire, j'y étais presque...
Qu'est-ce qui t'as fait changé d'avis ?
J'ai entendu mon téléphone vibrer dans ma poche. J'ai sursauté et l'ai sorti, c'était Joan. Perplexe, j'ai répondus, et il s'excusait. Je me trouvais au centre de la route, écarquillant les yeux. Une voiture s'est arrêté, à claque-sonner, et je suis revenue sur le trottoir en courant. J'étais heureux, je venais de récupérer mon ami. Bon, je m'étais fait viré du Handball, mais au moins il me restait quelqu'un à qui me rattaché.
Puis elle est venu dans ma vie.
Qui donc ?
Une fille, sur Internet. Je ne sais pas ce qui m'a pris, elle était si gentille avec moi, si adorable. On va dire que sans même voir à quoi elle ressemblait, j'étais tombé amoureux. Elle habitait à l'autre bout du pays, et pourtant je l'aimais. Et elle aussi. On est resté ensemble 1 mois entier, via Internet, lorsque j'ai appris que mon père partait en vacance en camping-car dans tout le pays, passant par la ville de ma copine. J'ai décidé d'aller avec lui. On avait tout organisé avec Carla. On attendait ça avec impatience. Tout aurait du bien se passé.
Mais elle n'est jamais venue au rendez-vous.
Je me souviendrais toujours de cette journée, jamais ça ne me quittera.
Racontes-moi.
Je l'attendais à 9 heures, comme nous l'avions dit, mais je n'avais plus de nouvelles. Elle n'est pas venue. J'ai attendu, pourtant, rien. A 11 heures, je n'avais plus de batterie, je ne pouvais même appeler mon père pour qu'il vienne me chercher. Je me trouvais perdu, dans une ville que je ne connaissait absolument pas. J'ai rencontré une femme, qui m'a aidé et prêter son téléphone. Mon père est finalement venu me chercher à 16 heures, j'ai errer toute l'après-midi. Le soir, elle m'a envoyé un message comme quoi elle était à l’hôpital. Je me suis mis à pleurer, toute la soirée. J'avais la musique dans les oreilles, mais ça n'allait pas mieux. Je pleurais, encore et encore. Encore pire que dans les toilettes au collège. Ça m'avait encore plus brisé. Je n'avais pas le droit d'être heureux en fait. Enfin bref, ensuite, j'ai perdu toutes nouvelles avec elle. Elle avait changée de numéro, disparue la semaine suivante.
Changer de numéro de téléphone ? Comme ça ?
Oui... Bref, ça m'a anéanti. J'ai tenté de l'oublier, mais c'était beaucoup trop dur. Jusqu'à que j’aille en colonie avec Aymeric, en Aout. C'est lui qui m'avait appelé, pour qu'on se réconcilie. On est alors allé en colo, tranquilles. Pour la première fois j'arrivais à me faire quelques amis, mais je me souviens que dans ma chambre, les deux garçons avec qui j'étais ne m'aimaient pas, va savoir pourquoi. Pourtant j'avais changé, je m'habillais beaucoup mieux. Mais bon... Puis venu le dernier jour, je ne sais plus comment s'est venu, mais une fille m'a demandé de sortir avec elle par texto, la veille. Je ne sais comment elle avait mon numéro, mais j'ai tenté le coup. J'étais trop naïf, beaucoup trop. Puis dans le bateau, pour revenir de colonie, on est restés ensemble. Elle était si belle ! Et bref, j'ai smaker, seulement smaker, pour la première fois.
Smaker ? Tu veux dire embrasser sans sa langue ?
Euh... ouais.
Tu rougis. C'est mimi.
Zut. Rho.
Bref, vas-y continue.
Ben, ensuite on est arrivé. Elle habitait à deux heures de chez moi, et quand on s'est laissés, elle ne m'a même pas dit en revoir. Je l'attendais, mais elle est passé à coté de moi, à rigoler avec ses copines, et m'a fait un doigt d'honneur. Je ne comprenais pas, je n'avais rien fait. Je pense que c'était parce que moi j'étais un coincé, quelle était plus âgée que moi, et qu'on avait pas fait ce que je pense, du coup.
Le sexe ?
Oui... Je n'étais pas prêt, je n'avais que 14 ans. Elle, elle en avait 16, elle s'en fichait d'être prête ou pas... Et puis je ne veux pas le faire avec une fille avec qui je ne suis que depuis 1 journée. Il me faudrait resté avec elle au moins 6 mois... Puis finalement à eut lieu la rentrée. Aymeric et Léo entraient au lycée, du coup je me retrouvais seul avec Joan. Heureusement, Marc avait déménagé et n'était plus au collège.
En 3ième, tout a changé. Je ne sais pas comment c'est venu, mais je me suis beaucoup rapproché de Téa et Marine. Téa, celle qui avait remarqué ma cicatrice, et Marine, sa meilleure amie. On restait tous ensemble, Joan, Téan Marine, Vénicia – une amie a eux -, et moi. Mais forcément, 5, ça ne marchait pas. A chaque fois que l'on faisait des trucs à deux, c'était toujours moi qui était seul. Même si ça allait mieux, je me sentais pourtant toujours aussi seul.
Et le pire, c'est que je suis tombé amoureux de Téa. Mais elle, elle n'en avait rien à foutre de moi. Donc forcément, je ne lui ai jamais dit, et j'ai vécu des semaines à la regarder sans lui parler.
Puis, elle s'est engueulé avec Marine. Du coup, Téa restait toujours avec Joan ou Vénicia, et comme Marine les détestait, elle restait avec moi. On était souvent ensemble, et une rumeur comme quoi on sortirait ensemble circulait dans la classe. D'ailleurs, on m'avait un peu laissé tranquille, on me parlait beaucoup moins même si je savais qu'ils parlaient dans mon dos.
Je restais donc toujours avec Marine ou Joan, et tout allait mieux. Même si je me sentais toujours un peu seul en quelque sortes, car je ne leur confiait pas grand chose, je n'avais pas trop confiance. Je restais toujours avec Aymeric d'ailleurs, en dehors du collège. On était redevenu de très proches amis, je le considérait d'ailleurs pour mon meilleur ami.
Dans son lycée, il y avait une fille, Chloé. Il me parlait beaucoup d'elle, comme quoi il ne m'aimait pas trop. Puis un jour, il me l'a présenté et je ne sais pas, j'ai eu le coup de foudre. Résultat, je suis sortie avec elle. Ma vie a alors changé, tout allait mieux. Elle nous présenta a ses meilleures amies, Dorianne et Lynda, et Aymeric amena Léo, le même du collège, et Mattéo. On était une bande, pour la première fois de ma vie, je vivais un rêve. J'avais une copine, des amis, et je parlais toujours aux gens des forums. Les deux même personnes depuis 3 ans, notre amitié durait ! Ma vie avait changé. J'étais heureux. Je faisais des trucs de fou, je revisitais ma ville ! C'était vraiment énorme.
Mais ça n'a pas durer... qu'est-ce qui s'est passé ?
C'était des faux-culs. Marine, Léo, Dorianne, Lynda, Mattéo... C'était tous des faux-culs. Et même Chloé. Elle disait m’aimer, mais ne faisait aucun effort pour être belle, tandis que moi je passais 2 heures en salle de bain, rien que pour me faire une coiffure qui lui plairait, et au final même pas un compliment, même pas un regard. Elle disait des trucs dans mon dos, comme toi j'étais chiant, trop collant. Mais ce n'était pas ma faute, je l'aimais... Je lui sortais des trucs mignons, mais jamais elle ne m'en disait, je tentais tout pour être le petit ami rêvé, mais elle me rejetait. Je ne savais pas qu'elle était mon défaut... Alors j'ai au fur et a mesure été dégouté d'elle.
Qu'as-tu fait ?
Je ne lui répondais plus à ces quelques messages. Je m'isolais, je ne parlais plus à personne de la bande sauf à Aymeric, mon meilleur ami. Il me comprenait. Chloé lui envoyait souvent des messages pour dire que je saoulais a ne plus répondre, que si on cassait tout était de ma faute. Mais je n'en pouvais plus. Elle se fichait de ma gueule derrière, et paraissait la belle amoureuse devant moi... je ne supportais plus. Je m'étais attiré des ennuis auprès de ma mère, car du coup, je sortais beaucoup trop dehors. Je ne révisais pas mon brevet, tellement que j'avais été amoureux. C'est d'ailleurs pendant la période d'examen que je ne répondais plus à Chloé. Elle ne me disait pas ce qu'elle pensait, elle ne se demandait même pas si j'allais mal, alors que c'était le cas. Je me rappelle avoir pleurer, chaque soir, durant une semaine, alors que c'était le brevet. Le dernier jour, Marine, à qui je m'étais énormément attaché m'a laissé tombé sans même me dire en revoir, ce qui m'a également anéanti. Joan est parti sans m'attendre, ce qui m'a détruit. Je perdais tout le monde. Seul Aymeric restait. Je passais mes journées sur les forums, ignorant les appels que je recevait. Je me sentais si seul et en même tant si demandé ! Je recevait tant d'appels, mais je savais bien qu'ils venaient de personne faux-culs.
Et les gens des forums, tu leur en a parler ?
Vous savez, durant ces 4 années sur les forums, je n'ai fais que me plaindre. Je sais que, même s'ils ne le disent pas, au plus profond d'eux, ils ont en marre de mes déprimes. Moi, j'avais une copine, et je m'en plaignais. Eux, ils n'avaient rien du tout. Alors mes problèmes de couple, je ne pense pas que ça serait sympa d'en parler avec eux. Non pas par manque de confiance, mais je ne voulais pas les faire chier avec ça. Et je ne sais pas, je n'en parlais pas a Aymeric. C'était lui qui m'avait arrangé ce couple, lui qui avait tout fait pour qu'on soit heureux, et aujourd'hui tout allait mal. Il m'avait ordonné de rester au moins 6 mois avec elle, pour que ce soit une véritable relation, alors je ne voulais pas le décevoir. Je sais que les gens des forums auraient pu me comprendre, m'aider, mais c'était comme ça, je ne voulais pas en parler. Je me souviens, chaque jour, ils me disaient « Qu'est-ce qu'il y a ? On voit bien que tu vas mal. » je mourrais d'envie de leur en parler, mais je voyais dans le fait de cacher ma tristesse comme un signe de force, pour ne pas les inquiéter. Donc je leur répondait toujours « Je comprends pas pourquoi vous dites ça, je vais bien. » et je m'enfermais dans le mensonge.
Je ne comprends pas pourquoi tu n'en parlais pas. C'était tes amis, ils t'auraient conseillés, ils t'auraient compris.
Je me suis tant dévoilé toutes ces années, j'ai tant déprimé. En 2 mois, j'avais changé, avec ma bande. Je ne voulais pas qu'ils me répondent « T'as eu deux mois heureux, alors stop te plaindre », tu comprends ? Je voulais qu'ils me voient comme quelqu'un de joyeux et d'optimiste, même si je ne l'étais pas du tout. Ça se voyait très bien que j'étais mal. Et vous savez qu'elle a été le premier signe ? D'après Thomas, c'était parce que je n'avais pas crier le mot « VACANCES ! » en rentrant. Tout ça pour ça, ils avaient compris. Et moi, je m'entêtais à leur répondre que j'allais bien. Je préférais qu'ils me croient en pleine santé, que encore dans la déprime.
Moi je dis que tu te serais senti beaucoup mieux en leur parlant.
Je sais, oui. Mais je vous jure, quelque chose m'empêchait. Je voulais être le gars qui mettait l'ambiance, celui qui faisait rire. Et non pas le déprimé qui faisait chier à se plaindre.
Mais ce n'était que du virtuel...
Pour moi, c'était bien plus que ça.
Je ne sais pas, je n'ai pas vécu ça.
Enfin bref, ça allait plutôt mal, jusqu'à que je réponde finalement a Chloé. Elle me hurla que je n'étais qu'un coincé, qu'elle m'avait tendue la main mais que je la rejetais. Ce qui était totalement idiot, je ne la rejetais pas, c'était elle! Et qu'elle cassait. Elle me laissait tombé.
Elle ne t'aimait pas, Tobias.
Je le sais très bien... J'ai sombré dans la déprime durant quelques semaines, en le cachant encore et toujours aux gens des forums. Seul Aymeric était au courant de tout ça. Et puis vous savez quoi ? J'ai recommencé à me faire des cicatrices sur le bras. Celles là, un peu plus grosses que les autres car j'étais beaucoup plus triste qu'avant.
Tobias putain, mais t'es con d'avoir fait ça.
Tout l'été je suis resté à la maison, sur les forums, avec mes amis. Je continuais de faire croire que tout allait bien, et ça marchait. Mais je ressentais cet solitude.
Puis je suis entré au lycée. Le même lycée que Léo, Aymeric et Chloé. Je la voyais tous les jours et elle se fichait de moi. Je restais avec Aymeric, heureusement. Au début, il ne se passait pas grand chose, lorsque vers Novembre, Chloé venut me voir. Elle me demanda de l'excuser. Devant son regard, même si elle me dégoutait, je compris que je l'aimais encore et j'ai accepté ses excuses. Elle m'a alors demandé de venir a une fête avec elle, et j'y suis allé. Je me souviens m'être préparé durant des heures, tout ça pour cette soirée. J'avais acheté un costard avec mon argent de poche. Franchement, je me sentais bien, je pensais que je lui plairais.
Mais je lui ai jamais plu. Elle se fichait de moi, ses excuses n'étaient qu'une mise en scène, un tissu de mensonge... du... du n'importe quoi... Je... Rah.
Pleures, ça fait du bien.
Non, c'est bon, je vais bien.
Tobias, tu as trop souvent menti sur cette phrase.
Peut être... enfin bref, j'arriva a la soirée. On n'avait pas dansé ensemble depuis le début, ni échanger un baiser ou se toucher la main, lorsqu’arriva le slow. Elle me regardait avec envie, je pensais qu'elle voulait que je lui demande de danser avec moi ! C'était en fait fait exprès, de faire genre. Je lui ai demandé, elle a accepté. On a danser, serrés, je lui souriais comme un imbécile. Elle s'est lentement approché de moi, elle voulait que je l'embrasse, j'en étais sur. J'ai voulu le faire, lorsqu'elle s'est mise a rire. Elle était morte de rire, je ne comprenais pas. Ses amies débarquèrent derrière elle en criant « T'as cru elle reviendrai vers toi ? » et en pouffant de rire. Chloé recula, et là, elle me lança un coup de pied à l'endroit que tous les mecs craignent...
Aië, ça doit faire mal ça.
Oh que oui... J'en avais les larmes aux yeux, et tout le monde me regardait et rigolait. Aymeric s'est approché, m'a pris par les épaules et m'a fait sortir. Je l'ai regardé, et je me suis écroulé sur lui en pleurant. Je m'étais fait avoir comme un naïf, même si j'en étais un. Je me souviens que Aymeric me disait de me calmer, mais je l'ai rejeté. Je ne sais pas, j'étais totalement hors de moi... Je l'ai insulté et suit partit en courant. Je marchais près de la plage, et je décida de m'assoir sur les rochers. J'observai la mer, n'ayant qu'une pensée en tête : me noyer. J'étais totalement devenu fou. Mais c'était vrai, je n'avais qu'à plonger, baisser la tête, ne jamais la relevé et le tour était joué. C'est ce que j'allais faire. Je me leva, et commença a descendre des rochers lorsque je glissa. Je me rappelle avoir la vue vacillant, et m'être cogné la tête contre un des rochers. Je saignais, je me rappellerai toujours l'énorme tache de sang qui coulait derrière moi. Je me sentais bizarre, mais vous savez quoi ? Je souriais. Car même si je ne me noyais pas, j'étais arrivé à mon but. Je n'avais qu'à rester là et me vider de mon sang. C'est ce que je fis. Je ne bougea pas d'un poil et attendit, lorsque je sentis que mon esprit s'envolait. Je ferma les yeux et je pus voir Éric.
Éric ? Il venait te chercher ?
Oui.
Mais comment se fait-il alors que tu sois là ?
Je n'en sais rien, c'est comme si je n'avais pas le droit de mourir. Car ensuite, j'ai ouvert les yeux et je n'étais plus avec Eric mais dans une chambre d’hôpital. Aymeric se trouvait assis près de moi. Il me regardait, et avait les larmes aux yeux. Il me tendit lentement mon téléphone, et je pus voir tous les appels manqués de Thomas et Aramis. Ils s'étaient inquiétés pour moi, et Aymeric leur avait parlé et tout expliqué. Il disait qu'il ne voulait pas qu'un tel accident se reproduise.
Mais ce n'était pas un accident.
Non et en même temps oui. Je voulais mourir et allait aller dans l'eau de toute façon. Quelqu'un avait du me voir et appeler les pompiers. J'appelai Thomas et Aramis et leur expliquai tout depuis le début. Tout ce qui me hantait depuis plus de 6 mois. Ils me gueulèrent dessus pour ne leur rien avoir dit, et c'est à ce moment là que je compris que je pouvais compter sur eux, malgré qu'ils soient si loin. Laurie, elle n'avait pas bougé le petit doigt pour venir me voir. Je le savais, elle s'en fichait, elle voulait que je crève. Ma mère elle, avec qui j'avais eu tant de problèmes, avait débarqué à l’hôpital en m’engueulant et en pleurant. Je sortis de l’hôpital finalement au bout de quelques semaines. Je m'étais réconcilié avec ma mère, j'avais pu dévoilé a mes deux amis tout ce qui me tracassait, et Aymeric était maintenant présent plus que jamais. Je portais toujours la marque d'ouverture dans le cou, mais ce geste m'avait permis de me sentir mieux, même si je voulais vraiment partir complétement de ce monde.
Si tu te sentais mieux, que s'est-il passé ?
Même si je me sentais mieux, il y avait toujours Chloé. Je suis entré en première et une nouvelle a débarqué dans la classe. Elle me plaisait, je ne sais pas, j'avais le don de tomber amoureux sans même le vouloir... Bref, on disait que je lui plaisais aussi. Alors j'ai été lui parler, très timidement. Mais Chloé a tout gâcher, en allant raconté que je l'avais fait souffrir. Comme toutes ses copines étaient « témoins », Lola l'a entièrement cru et ne m'a pas laisser ma chance. Elle est devenue très amie avec Chloé et a rejoint le groupe des « Je déteste Tobias ». La meilleur amie de Lola, Victoria, est venue me voir en me disant qu'elle n'y croyait pas. Elle était gentille elle, en faite. Et elle, elle était sincère, je le savais, je le voyais. Lola l'avait abandonné, et Victoria avait compris que tout ça n'était que mensonge. On est devenu vraiment très proche, jusqu'à un jour ou elle m'a sortit qu'elle m'aimait. C'était il y a maintenant un an. Moi, j'étais également tomber amoureux d'elle. Oui encore et toujours... Je ne sais pas je tombe amoureux si facilement et ça m'énerve. Enfin bref, cette fois, j'y croyais. On est restés 5 mois ensemble.
Vous vous entendiez bien ?
On était comme meilleurs amis en même tant qu'un couple.
Alors pourquoi...
Pourquoi ça n'a pas duré ? C'est la question que je me pose. En fait, on se posait tous les deux cette question.
Je ne comprends pas.
Elle a apprit qu'elle était malade, qu'elle allait mourir.
Oh... Tobias...
On vivait un rêve, et la mort a tout gâché. J'ai vécu mes derniers instants a lui raconter mon passé, car elle insistait sur le fait qu'elle voulait mieux me connaître, puis elle s'est écroulé, m'a embrassé, et a murmurer qu'elle voyait Eric, mon cousin, sa famille. Et elle est partie, comme ça. J'étais totalement dérouté, et la déprime revenait. Ensuite, tous pleins de malheurs se sont entassés. Ma demi-sœur a commencer a dealer et a finit en prison. Mon père est tombé dans l'alcool, et a été envoyé en maison d'intoxication. C'était comme si ma famille était maudite ! Je ne voulais plus que Aymeric m'approche. C'était comme si, chaque personne qui m'approchait et que j'aimais mourrais ou partait. Et ce fut une nouvelle fois le cas. J'appris la mort d'Aymeric, fauché par une voiture, il y a maintenant 4 mois. Je suis resté 1 mois, enfermé chez moi. J'avais perdu la plupart de ma famille, mon meilleur ami, ma copine... Je voulais tant retourner a mon enfance, ou je me fichais de tout ça, ou je vivais ma vie sans me préoccuper !
Qu'as-tu fait ensuite ?
Ma mère perdait le contrôle de tout. J'ai arrêté d'aller en cours, et je ne lui obéissait pas. Donc, je m’engueulais encore et toujours avec elle. Un jour, j'en ai eu marre. Je ne sais pas, je n'étais plus moi même. J'ai saisis un objet pointu, et ait commencé à écrire le nom d'Aymeric et de Victoria sur mon bras. Je me souviens, il y avait du sang partout ! Ma mère est entré pile à ce moment là, et voyant tout ça, tu sais quoi , Ben elle a fait un infarctus. A ce moment, je me fichais de moi même. J'ai appelé les urgences, sans même me préoccuper de mon bras et elle a finit a l’hôpital ou elle est morte sous mes yeux. J'ai été soigné, et envoyé chez une assistante sociale ou je me souviens être resté quelques jours. Encore une fois, je n'avais pas réussi a mourir et on avait pris à la place un membre de ma famille. Je n'avais plus rien. J'ai ensuite été envoyé dans le Nord, chez ma tante. Mais j'étais tellement différent de leur famille, on ne partageait pas les mêmes idées, les mêmes habitudes. Puis j'étais tellement changé, traumatisé, que je n'en faisais qu'à ma tête. Donc forcément, on ne s'entendait pas et des disputes éclataient très souvent. Je leurs faisait du mal, je gâchait tout. Leur petit train-train entre mes cousines et ses parents. A cause de moi, ils avaient des ennuis alors qu'ils étaient si respectés. Alors je suis sorti, je suis partie. Je me suis dis que si je ne pouvais pas me donner la mort à moi même, je la laisserai venir toute seule. C'était simple, je n'avais qu'a errer, et laisser une voiture me percuter ou tout simplement mourir de faim. Je suis resté deux jours comme ça, recherché par la police. Ma tante voulait tout de même me retrouver, elle avait promis à ma mère, après sa mort, qu'elle s'occuperait de moi. Mais je ne voulais pas les ennuyés encore plus.
C'était il y a 1 mois et demi, c'est ça ? Juste avant que Taylor ne vienne enfin te chercher. Je me souviens, c'était juste après la création de la tribu.
Oui, c'est ça. J'étais totalement perdu, seul, en train de mourir peu à peu. Lorsque Taylor m'est apparu. Il m'a fait venir ici, et me voilà maintenant, au près de vous, en tant qu'apprenti avec des pouvoirs de foudre...
Tobias, est-tu heureux ici ?
Je ne serais jamais plus heureux. Jamais... En sachant que j'ai perdus tout mes proches... Cet endroit... est merveilleux... les gens sont... si gentils... mais...
Je comprends Tobias, je comprends...
Tu vois, si quelque chose devait nous menacés, dans ce monde magique, je crois que je n'aurais pas peur de la mort. Je crois que je serais le premier à me lancer au combat, à me sacrifié, à mourir. Ça ne me dérangerais pas de crever.
Ne dis pas ça.
Tu es un guérisseur exceptionnel, Luka. Je te remercie de m'avoir écouté. Sa m'a fait tant de bien d'expliquer mon histoire à quelqu'un.
Je suis là pour ça.
Merci. Bon, j'y vais, mon mentor doit m'attendre pour l'entrainement.
Sèches tes larmes et fonce.
Oui, merci. Tu sais, ça m'arrangerait que l'un de vous me crame la tête avec la foudre par accident. Ça me débarasserait de tout ça, car je n'arrive pas a me donner la mort moi même. Je crois que le fait d'être né à minuit pile est une malédiction. Oui, je suis maudit je crois bien. Je ne peux pas être heureux, mais je ne peux pas mourir.
Vous ne connaissez pas mon passé, ne me jugez pas sans savoir.
Sam 28 Juin - 19:03
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