Je veux te ressembler. [Luka Ballester]

Je me réveilla en sursaut, dans ma chambre, en prenant soin de ne pas réveiller les garçons qui se trouvaient avec moi. Je les avaient vus, encore. Éric & Aymeric. Je les voyais, ils semblaient si loin de moi, et pourtant, lorsqu'ils parlaient, je n'entendais rien. Puis l'étrange salle noire ou nous étions se refermaient, les murs se transformaient en pics et mes deux anciens meilleurs amis disparaissaient, puis je me réveillais. Ça me donnait l'impression que tout deux m'en voulait de ne pas être morts à leur place, où de m'avoir côtoyer, moi, le maudit. J'avais tellement peur que ce soit ça... Si ça l'était, je crois que je serais si mal que je replongerais dans la déprime. Tous les deux avaient été mes frères, ceux en qui je croyais, alors le fait qu'ils penseraient que tout était ma faute – même si je savais que c'était le cas – me laisserait triste et dérouté. Je ne voulais pas qu'ils m'en veuillent, j'avais de nombreuses fois essayé de mourir moi aussi, sans jamais y arriver...

Enfin bref, tout ça me faisait repenser à mes rêves de collégien. Devenir un psychologue, écouter les gens, les aider. Une fois, j'avais même envisager de devenir médecin, mais forcément, je savais très bien que ça ne se produirait jamais. Sauf qu'ici, dans cette tribu, il y avait les deux en même temps. Malheureusement, pour y parvenir il fallait sacrifier beaucoup de choses. Le temps, le fait de pouvoir avoir une relation avec quelqu'un, le fait de devoir parler et voyager avec certaines personnes des autres tribus sans pouvoir être amis avec elles... le fait de connaître tous les problèmes des autres, et ainsi de se détacher durant notre temps libre. Il fallait ne pas être sensible, et le problème c'était que je l'étais. Entendre quelqu'un me parler de ses problèmes, le voir pleurer, ça me détruisait de l'intérieur. Je sais, c'est bizarre, j'étais si sensible et pourtant j'avais toujours rêvé de devenir psychologue.

Puis, ce que faisait Luka me passionnait. Je dois me répéter, mais c'était mon idole. La façon dont il gérait les situations, dont il gardait son calme. Comment il écoutait les gens, les aidait... ça me passionnait. Je voulais devenir comme lui. C'est pourquoi, depuis des jours et des jours, j'hésitai a aller le voir pour lui demander de me prendre comme apprenti. Je savais très bien qu'ensuite, je pouvais redevenir apprenti guerrier si ça ne me plaisait pas, mais ce serait perdre du temps sur mon apprentissage, et je savais que c'était mal jugé par le village de faire ça. Revenir sur ces décisions, c'est ne pas être sur, ne pas vouloir ce qu'on veut. C'était une preuve d'instabilité, et je sais très bien, je l'ai vu à cause de ma demi-sœur, que les gens n'aiment pas ça. Mais j'avais tant envie d'essayer... !

Bon, qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ? Pourquoi ne pas tenter ? Tant pis des regards, depuis que j'étais petit j'étais jugé, alors qu'est-ce que ça changerait ? Puis perdre du temps, bof, j'avais 17 ans, j'avais encore de longues années devant moi, sachant que je n'arrivais pas à mourir. Je ne sais pas j'avais tout tenté et à chaque fois elle ne venait pas me chercher, alors maintenant, je n'avais plus peur de me faire tué. Si sa m'arrivait je crois même que je serais heureux, enfin bref. Je décida de m'habiller discrètement et de sortir de la chambre. J'observai la pendule dans le couloir. 7 heures. Luka devait déjà être réveillé, je savais qu'il était de nature lève-tôt. Je descendis, sortit du bâtiment et me dirigea chez lui. Je ne croisai pas grand monde... Mais bon, je pris ma respiration, pria pour ne pas le réveillé, et toqua à sa porte.

Johanna ? C'est toi ?
Oui, c'était elle. Debout dans le noir, me tendant la main.
Mais on va où ?
Elle me regardait avec un sourire, continuant de balancer sa man vers moi. Perplexe, je la saisis et me leva. Elle se mit à rire, et me tira vers le fond de la pièce. Je n'y comprenais rien, mais je me contentais de la suivre. Là, il n'y avait qu'un mur, mais je pus voir Johanna le traverser comme s'il n'y en avait aucun. Euh... Je décida de tenter le coup et fit de même. Je me retrouvai bientôt dehors, dans le village Light. J'ai traversé un mur... wha ! Elle continuai de me tirer la main, je la suivis. On arriva bientôt au Petit Lac, et ensuite on continuai vers la frontière avec la région Fire. Elle s'arrêta net sur le petit chemin de pierre et se retourna vers moi. Quoi ? Que veut-tu que je vois ? Elle observa ensuite le lointain.

«Tu dois faire un choix, l'amour ou ta tribu.»

L'amour ? Mais je n'étais pas amoureux... à moins qu'elle pensait à Amanda que j'avais rencontré récemment ? mais non c'était n'importe quoi ! On avait juste parlé mais rien de plus.

«Ton apprenti te ressemblera un peu trop.»

Mon apprenti ? Mais je n'ai pas d'apprenti guérisseur... Je n'y comprends rien, pourquoi m'amener ici et me dire tout ça ?

«Une menace plane sur ta tribu, ne laisse pas l'amour te faire dériver de celle-ci.»

Une menace ? Quelle menace ?! Et jamais je ne l'abandonnerai, elle m'a tendu la main, m'a offert une seconde chance !
Je me retournai en entendant un grand "Boum" et put découvrir que le Petit Lac formait maintenant un énorme tourbillon. What, c'est quoi ça ? Puis toute l'eau explosa et retomba tout autour du Lac, jusqu'à même m'atterrir dessus. Perplexe, je le frotta les yeux et put ensuite voir que le lac ne formait maintenant qu'un énorme trou de lave. J'y comprends rien... L'instant d'après, tout s'était formé en glace, et un éclair tomba pile au centre. Je me sentis ensuite tomber, un mal de tête m'envahit et je fermai les yeux.
Lorsque je les rouvris, je me trouvais dans ma chambre. Une petite lumière apparaissait entre les trous du volets. Il fait jour... Je me levai, encore sonné parce que j'avais vu. Qu'est-ce que ça pouvait vouloir dire ? La foudre, la glace, les flammes... Hum, les trois régions, oui d'accord. Mais pourquoi s'attaquaient-elles sur le lac ?
Je sursauta quand j'entendis toquer à la porte. Encore baillant, je partis ouvrir et fut perplexe de trouver Tobias Randall Timberlake, l'un des apprentis au lourd passé, sur mon pallier. Une blessure ?
«Oui ?»
Je le fis tout de même entrer.